
POÈME-POSTER
Format hybride entre fanzine, affiche et origami, le poème-poster propose un poème et une illustration inédite se déployant sur plusieurs niveaux.
Pour cette première édition, Jean Erian Samson et Maya Culpa se sont prêtés au jeu (littéralement). De cette rencontre est née Camarade ça urge la révolution tu disais, un texte fort sur l’amitié et le militantisme dialoguant avec deux illustrations colorées, qui montrent l’alliance entre tendresse et résistance.
Camarade ça urge la révolution tu disais, en revisitant la cocotte, réussi le pari d’être à la fois ludique et politique, et saura parler aux petits comme aux grands.
« comme ce banc en bois jauni
usé par la solitude et la confidence
les rôles du quotidien nous avilissent
ça nous arrache les tripes brise l’os nous abandonne blêmes
au bord du chemin blêmes jusqu’à l’effacement
jusqu’à l’abandon du soleil couchant
nous sommes affaiblis consumés
poussières grises chassées du vent
[quel tunnel annoncera l’aube] en haleine –
sur ce banc en bois jauni
usé par la solitude et la confidence
nous avons nommé des possibles
cité toutes les étoiles perchées dans
l’amas du ciel des soirs légers
au terme d’un après-midi d’été suffocant
[…]
nous avons parlé d’amour d’amitié
de fêtes d’insoumission de détours surtout
camarade ça urge la révolution tu disais »
Extrait « Ça urge la révolution tu disais ». Poème : Jean Erian Samson
Illustration : Maya Culpa
Idée, réalisation et présentation : Lila Fleytoux